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Bitcoins, accepter la monnaie virtuelle et après ?

Publié le lundi 20 juin 2016 à 00h45
Par Anne-Claire Ordas, Accroche-press' pour France Défi
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Bitcoins : derrière ce nom à la consonance anglo-saxonne se cache une monnaie numérique universelle créée en 2009. Aujourd’hui dans le monde, une centaine de milliers de sites d’e-commerce l’acceptent déjà comme devise. Parmi eux, des poids lourds, Microsoft, Dell ou Expedia.

Selon Philippe Cohen, expert-comptable et commissaire aux comptes du cabinet Alexma Audit, membre du groupement France Défi, « pour les sociétés évoluant sur internet, le bitcoin présente une manière intéressante d’augmenter sa notoriété ». Encore faut-il en connaître les caractéristiques et le mode d’emploi.

Les bitcoins, une monnaie virtuelle

Le bitcoin n’est pas une véritable monnaie mais une unité de compte. Aucune banque centrale ne le gère et aucun organisme n’est capable d’en assurer la pérennité. Il est « fabriqué » par des particuliers ou des entreprises disposant de puissants ordinateurs en réseau, munis d’un logiciel précis. Le volume maximal de bitcoins en circulation a été défini dès le départ pour aller jusqu’à 21 millions. Ce plafond devrait être atteint en 2140. « Cette limitation assimile le bitcoin à l’or, en jouant sur sa rareté. Elle en fait une monnaie extrêmement volatile avec des variations de cours très importantes », analyse Philippe Cohen.

Malgré cette volatilité, accepter les bitcoins comporte quelques solides avantages pour une entreprise : les transactions ne coûtent quasiment rien, une transaction effectuée en bitcoins ne peut pas être annulée et les versements sont effectués en quelques minutes à travers le globe.

Accepter les bitcoins mode d’emploi

Pour une entreprise qui souhaite adopter le bitcoin, le démarrage est assez simple. Il faut au préalable ouvrir un compte sur une plateforme d’échange, comme par exemple, Paymium ou La maison du bitcoin. Depuis janvier 2013, l’activité de ces plateformes, à travers lesquelles il est autorisé de vendre des bitcoins, est soumise à un agrément de prestataire de services de paiement, délivré par l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR).

Une fois son portefeuille créé, il suffit à l’entreprise d’installer un lien sur son site commerçant pour diriger le client vers la plateforme où il va payer. Le prix en bitcoin correspond à celui en euros, selon le cours bitcoin du jour. Mais, à la différence d’une monnaie classique, cette valeur varie ensuite dans les grandes largeurs ! « C’est pourquoi, insiste Philippe Cohen, lorsqu’on accepte les bitcoins, il faut les transformer rapidement en monnaie nationale. » Cette conversion rapide est d’ailleurs proposée par la plupart des plateformes d’échange.

Dans la comptabilité de l’entreprise, le bitcoin est ainsi intégré et traité comme une monnaie étrangère. « Que ce soit du bitcoin, des dollars ou des yens, le mode de comptabilisation est identique », explique Philippe Cohen. Côté facture, le site bitcoin.fr conseille de facturer le bien ou service vendu en euros, et d’indiquer la contre-valeur en bitcoins qui fait office de paiement.

Au niveau fiscal, les règles édictées depuis quelques années par les autorités européennes et françaises concernent les contribuables et les entreprises qui fabriquent du bitcoin, les « mineurs ». Pour une entreprise qui se contente d’accepter les bitcoins comme moyen de paiement, deux voies s’offrent à elle : elle peut les intégrer immédiatement dans sa comptabilité une fois convertis, ou elle peut les garder un temps sur son portefeuille. Si elle choisit de les garder et de les échanger plus tard – ce qui revient à spéculer -, le gain ou la perte éventuels seront pris en compte dans le cadre de l’impôt sur les sociétés. Comme pour n’importe quelle monnaie étrangère au cours changeant.

Liste des prestataires de services de paiement agréés : http://acpr.banque-france.fr/agrements-et-autorisations/registres-et-listes/regafi-et-liste-des-agents-financiers.html