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Comment gérer un collaborateur anxieux ?

Publié le lundi 10 août 2020 à 15h10
Par Marion Perrier, Accroche-press’ pour France Défi
Experts & Décideurs Ressources humaines Management Comment gérer un collaborateur anxieux ?

Fixer des objectifs clairs, rappeler les moyens à sa disposition, cultiver le dialogue… Un manager attentif à ses salariés peut agir à différents niveaux pour gérer un collaborateur anxieux.

Pic d’activité, échéance à tenir, de nombreuses situations sont susceptibles d’accroître le stress au travail. Mais pour certains, l’anxiété est un ressenti au quotidien. Perturbations, tensions au sein de l’équipe, problèmes de santé… Les conséquences peuvent être importantes. Pourtant, il est possible d’atténuer le stress du salarié, et donc de réduire les difficultés associées.

Collaborateur anxieux : savoir détecter les signes

La première étape consiste à repérer le collaborateur en souffrance. Des indices sont à rechercher dans sa manière de travailler : il prend par exemple plus de temps que nécessaire pour effectuer certaines tâches. D’autres sont liés à son comportement. « Chacun manifeste son stress de manière différente. Certaines personnes vont être irritables ou lever le pied, arriver en retard voire poser des arrêts maladie. D’autres vont complètement intérioriser », note Johanne Aubry, expert-comptable chez Coexfi, membre du groupement France Défi. La simple observation n’est donc pas toujours suffisante : il faut communiquer ! « Ouvrez le dialogue, l’entretien individuel peut permettre d’aborder le sujet. C’est le rôle du manageur d’être à l’écoute », rappelle l’experte.

Une fois le collaborateur anxieux, repéré, son manager doit s’interroger sur sa charge de travail. Est-elle trop importante ? Ses tâches correspondent-elles à ses compétences ? Si le problème ne vient pas de là, son anxiété peut être liée à un manque de confiance en lui, ou à son interprétation de sa situation au travail. Il est donc aussi possible de jouer sur ces variables.

Fixer des objectifs clairs

Il n’y a rien de pire que le flou pour un salarié sujet au doute. Il importe donc de lui fixer un cadre clair, en précisant bien ce qui est attendu de lui, ainsi que les délais et les objectifs.

Faire un suivi en confiant une tâche et en lui disant : “On fait un point demain” permet de réexpliquer certains points, et de montrer qu’on est attentif à ses difficultés

Johanne Aubry, expert-comptable

Des réunions d’équipe régulières, pour dresser le bilan des jours passés et évoquer les problèmes rencontrés, contribuent également à clarifier les enjeux. Ces moments d’échange peuvent aussi faciliter l’entraide entre les salariés qui travaillent ensemble.

La personne anxieuse gagne en effet à se voir rappeler les ressources dont elle dispose, qu’il s’agisse de l’aide de collègues, de ressources matérielles, ou de l’appui de son manager. « Il faut lui rappeler qu’elle n’est pas seule. Dans notre cabinet, par exemple, les groupes de travail comprennent toujours un référent. Ce dernier peut les orienter en cas de problème, ou intervenir auprès d’un client si c’est nécessaire », illustre la spécialiste. Valoriser les réussites du collaborateur est aussi une bonne façon de le rassurer : « Il importe de savoir remercier et récompenser », résume Johanne Aubry.

Adapter l’organisation du travail

Pour que l’anxiété n’augmente pas continûment, le salarié doit pouvoir souffler. Rappeler à tous que des temps de repos sont nécessaires, en insistant sur la nécessité de se déconnecter hors des heures de travail est donc aussi une bonne chose. Mieux, les manageurs doivent montrer l’exemple, en évitant d’envoyer des mails tard ou le week-end, notamment.

Par ailleurs, d’autres aménagements peuvent aussi conduire à une organisation du travail plus apaisée. « Nous avons introduit un peu de flexibilité sur les horaires, et cela se passe très bien, constate la spécialiste. Le travail est toujours fait, mais dans des conditions un peu moins stressantes. »

Enfin, si le stress ne paraît pas s’atténuer, voire que la situation empire, cela peut provenir de problèmes personnels. En tout état de cause, il importe de ne pas laisser le salarié seul. Et de l’orienter vers la médecine du travail si besoin.