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Comment communiquer sur votre démarche RSE ?

Publié le lundi 18 janvier 2021 à 16h46
Par Marion Perrier, Accroche-press’ pour France Défi
Experts & Décideurs Stratégie d’entreprise Développement Comment communiquer sur votre démarche RSE ?

De quelle manière communiquer sur votre démarche RSE ? Quelques règles s’imposent pour bien valoriser les actions menées.

La responsabilité sociétale d’une entreprise (RSE) renvoie à la manière dont elle intègre les enjeux du développement durable à son activité. Si le terme est plus facilement associé aux grandes entreprises, les plus petites aussi s’emparent du sujet.

« Elles n’ont pas d’obligations réglementaires à le faire, mais cela peut répondre à une attente de leurs clients », souligne Isabelle Lhoste, expert-comptable chez Finexfi, cabinet spécialiste du sujet et membre du groupement France Défi. Ainsi, dans une enquête menée en 2018 par Bpifrance, 50 % des PME-ETI déclaraient avoir une démarche RSE.

Mais elles ne communiquent pas forcément le sujet. « Certaines ne se sentent pas légitime pour le faire ou font de la RSE sans en avoir conscience », constate Timothée Elkihel, consultant en charge de l’accompagnement des TPE-PME chez Greenflex, une entreprise qui accompagne les entreprises dans la mise en place de solutions pour améliorer leur valeur environnementale et sociale.

Une façon de se différencier

Il y a pourtant tout intérêt à faire connaitre ses actions RSE. C’est un élément différenciant pour convaincre ou fidéliser des clients, mais aussi un levier de motivation pour ses collaborateurs. « Cela peut également jouer pour obtenir des fonds, les financeurs étant de plus en plus sensibles au sujet » complète Jérôme Verdiell, fondateur d’ABCSR, un outil de mesure de la performance RSE.

 

Si les actions menées doivent déjà être palpables, nul besoin d’attendre une illusoire perfection sur tous les aspects de la RSE pour prendre la parole. « On ne peut pas être parfait. La RSE, ce n’est que de la gestion de dilemmes, pour amener le plus loin possible, ensemble, l’économique, le social et l’environnemental », rappelle Isabelle Lhoste.

« On peut commencer par organiser un petit évènement interne pour le lancement de sa démarche », suggère Timothée Elkihel. Ensuite, des actualités comme la Journée de la Terre ou la Semaine du développement durable peuvent servir de prétexte à une communication externe. Celle-ci doit être planifiée et suivie. « Rien de pire que de communiquer une fois sur une action RSE, puis de ne plus rien dire », avertit-il.

Communiquer sur votre démarche RSE : revenir aux fondamentaux

S’agissant du contenu du message, « il faut revenir aux fondamentaux de la RSE, parler de la manière dont elle est intégrée dans son cœur d’activité. Expliquer par exemple les actions menées contre le gaspillage pour une entreprise de restauration ou, pour un fabricant, les efforts réalisés concernant la recyclabilité de ses produits », conseille Isabelle Lhoste.

Plutôt que d’aligner de grands engagements, mieux vaut être factuel. « Plus on est concret, avec des preuves et des chiffres sur les actions menées, plus la communication est pertinente », résume Timothée Elkihel. Certains outils peuvent y aider.

À l’instar de D-clic ou de la plateforme Audit-RSE, les solutions de diagnostic sont indiquées pour faire un point au moment d’initier sa démarche plus que pour communiquer. Les labels et certifications peuvent en revanche permettre de valoriser ses engagements. Mais le processus d’obtention peut-être assez lourd.

Réfléchir aux bons indicateurs

Très utilisée par les donneurs d’ordre, la plateforme Ecovadis propose une évaluation RSE de l’entreprise à partir d’un questionnaire fonction de son secteur, sa taille et son pays d’implantation. ABCSR propose de son côté aux TPE de calculer trois indicateurs et un score de RSE à partir de leur fichier des écritures comptables, de leur effectif et de leur code APE. « Ces données existent déjà. L’entreprise obtient ainsi des indicateurs de manière simple et non chronophage », assure Jérôme Verdiell, le fondateur de la start-up qui propose également une  solution plus complète pour les PME.

Pour Isabelle Lhoste, il faut éviter « le reporting pour le reporting ».

Un indicateur n’a de sens que s’il est pertinent par rapport au secteur de l’entreprise

Isabelle Lhoste, expert-comptable chez Finexfi

L’idéal est donc de déterminer les éléments de suivi adaptés à son activité et son projet.

Site internet, documentation commerciale, affichage, réseaux sociaux… de nombreux supports peuvent servir à faire connaître ses actions. L’important est que cette communication reflète une démarche et des engagements sincères, au risque sinon de s’attirer de nombreuses critiques.