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Transmission d’entreprise : repreneurs, limitez les écueils psychologiques

Publié le lundi 2 janvier 2017 à 06h49
Accroche-press' pour France Défi
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La reprise d’une entreprise mobilise énormément de moyens et d’énergie de la part du futur dirigeant. Une activité qui ne lui permet pas toujours de tenir compte de la dimension psychologique de son choix. Pourtant, y accorder de l’attention peut éviter bien des mauvaises surprises aux repreneurs.

Trop absorbé par la recherche de financement, la découverte du fonctionnement de l’entreprise cible ou l’étude des conséquences fiscales et sociales de sa future condition de patron, le candidat à la reprise d’une entreprise peut facilement sous-estimer l’importance des aspects psychologiques de cette opération. Pourtant, le rôle de repreneur, au-delà des questions techniques, n’est pas toujours facile à assumer.

Repreneurs : restez vigilants pour éviter les blocages

Dans certains cas, cela peut se traduire par un frein au moment de l’achat, lié à la peur de ne pas être à a hauteur, qui se manifeste progressivement. Si au début du processus de reprise, le candidat fait preuve d’enthousiasme, ayant sélectionné le profil d’entreprise et le type d’activité qui l’intéressent, il découvre souvent petit à petit des aspects qu’il maîtrise moins.

Plus le bouclage de l’opération approche, plus il sera confronté à la nécessité en tant que chef d’entreprise de dompter des sujets nombreux et variés. Naturellement, il ne sera a priori pas toujours à l’aise sur tous ces sujets, ce qui peut l’inquiéter et lui donner envie de faire marche arrière. D’où l’importance de bien s’entourer et de savoir qu’il pourra s’appuyer sur son expert-comptable.

Reste que certains peuvent avoir le sentiment de se déguiser en endossant le costume de patron. Ce peut notamment être le cas de repreneurs salariés. S’ils ne se sont jusque-là pas lancés à leur compte, ce peut être que ce statut leur convenait. Il peut être utile de s’interroger sur les raisons qui les poussent à en changer.

Dans le cas où une transmission familiale est envisagée, le poids de l’histoire peut aussi être très lourd pour les enfants qui se sentent obligés dans leur choix. Lorsque les enfants ne souhaitent pas le faire et que l’entreprise a été transmise de génération en génération depuis parfois des siècles, cela peut être difficile pour le cédant de voir ainsi s’éteindre une dynastie de dirigeants.

Mais pour les enfants, la contrainte est lourde et le défi d’autant plus difficile que pour s’acquitter de ce devoir de reprise, il leur faudrait en quelque sorte « tuer le père », en assumant à sa place le rôle de dirigeant.

Garder sa lucidité sur les nouvelles responsabilités

Et les configurations les plus simples ne sont pas exemptes d’écueils psychologiques. Les candidats repreneurs ayant auparavant réussi une carrière de salarié, assumé des postes de managers, connaissant les aspects stratégiques d’une entreprise et décidant de se lancer à leur compte par le biais d’une reprise semblent ainsi a priori bien armés pour le faire.

Mais ils sont parfois déçus par la suite, ayant eu tendance à idéaliser les avantages de la fonction de dirigeant tout en en sous-estimant les inconvénients. Ce même profil peut également mettre à mal un accord qui semblait bien parti faute de tenir compte de la psychologie du cédant. Réalisant ce qui peut leur sembler être l’opération de leur vie, ils peuvent se montrer extrêmement exigeants dans les audits et les négociations pour se rassurer… Jusqu’à parfois fatiguer le cédant, voire lui déplaire réellement s’ils en viennent à ne parler uniquement de l’entreprise en termes de bilan comptable. Dans ces moments-là, le rôle des conseils pour rétablir la communication et éviter les tensions est souvent essentiel.