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Retraite progressive : comment ça marche ?

Dernière mise à jour le lundi 29 septembre 2025.
Par Marion Perrier, Accroche-press’ pour France Défi
Experts & Décideurs Chef d'entreprise Retraite progressive : comment ça marche ?

Le dispositif, accessible aux salariés comme aux dirigeants, permet une transition en douceur vers la retraite sans trop y perdre financièrement. Depuis septembre, l’âge permettant d’y prétendre a été abaissé à 60 ans.

Plus besoin d’attendre 62 ans pour bénéficier de la retraite progressive. Son principe ? Diminuer son temps de travail en limitant sa perte de revenus grâce à la perception d’une partie de sa pension de retraite. Le dispositif était jusqu’ici accessible deux ans avant l’âge légal de départ à la retraite. On pouvait donc le solliciter entre 60 et 62 ans selon son année de naissance, depuis la réforme des retraites de 2023 et le rehaussement progressif de l’âge légal de départ à 64 ans. À l’automne 2024, les partenaires sociaux ont convenu d’abaisser cet âge à 60 ans pour tous, dans le cadre de l’accord national interprofessionnel sur l’emploi des séniors. À la suite de la parution de deux décrets cet été, c’est chose faite depuis le 1er septembre 2025.

Une transition avantageuse

Le dispositif peut représenter un aménagement avantageux à la fin de sa vie professionnelle.  « Pendant la période de retraite progressive, on continue à cotiser grâce à son travail. Et donc à accumuler des points et valider des trimestres pour sa retraite définitive », explique Sandrine Fourment, expert-comptable associée chez BGH, membre de France Défi. Lors de la cessation complète d’activité, un nouveau calcul est réalisé pour déterminer le montant de la pension définitive du bénéficiaire.

Les salariés ne sont pas seuls à pouvoir en bénéficier. À la suite d’une décision du Conseil constitutionnel, la loi de financement de la Sécurité sociale pour 2022 a ouvert le dispositif à certains mandataires sociaux, les dirigeants assimilés salariés, qui en étaient jusque-là exclus. Pour les dirigeants d’entreprise, la retraite progressive peut être un outil utile pour préparer la transition vers son départ à la retraite en évitant un changement de vie brutal.

Les dirigeants sont souvent complètement absorbés par leur activité professionnelle. Ce dispositif leur permet d’arrêter de travailler un jour par semaine, puis deux par exemple, et ainsi de développer de nouvelles activités en prévision de leur retraite.

Sandrine Fourment, expert-comptable associée chez BGH

Ce peut être l’occasion d’augmenter progressivement les responsabilités d’un successeur désigné ou au contraire de continuer son activité plus longtemps et pérenniser les emplois qui en découlent lorsqu’elle s’avère difficile à céder, tout en allégeant son emploi du temps.

 

Outre le fait d’avoir au moins 60 ans, il faut également justifier d’au moins 150 trimestres d’assurance retraite pour être éligible à la retraite progressive. La demande s’effectue auprès de sa caisse de retraite et donne lieu à une reconstitution de carrière. « La pension sera partiellement liquidée à titre provisoire, il faut donc pouvoir calculer ce qu’elle serait si le demandeur prenait sa retraite définitive à cette date et s’assurer que tous les trimestres ont bien été validés », précise l’expert-comptable.

Percevoir une fraction de la pension de retraite

Le montant de la pension versée au bénéficiaire est calculé en proportion de la diminution de temps de travail ou de revenus pour les indépendants. Cette baisse doit être comprise entre 40% et 80%. « En dehors de ces seuils, on n’entre pas dans le dispositif », note Sandrine Fourment. Ce passage à temps partiel peut être refusé à un collaborateur par son employeur s’il le justifie en raison d’une incompatibilité entre la durée de travail envisagée et l’activité de l’entreprise.

Pour un salarié, une baisse de 40 % de son temps de travail donne lieu à un versement de 40 % de la pension. Pour un indépendant, une baisse de 40 % du revenu annuel donne droit à cette même fraction de pension de retraite de base et de retraite complémentaire. La première année, la moitié de la pension de retraite du chef d’entreprise lui est versée à titre provisionnel. Et si son revenu a diminué de moins de 50 %, il rembourse ensuite la différence. Un bilan est réalisé chaque 1er juillet.