Retard de paiement d’un client, imprévu passager, décalage de trésorerie… Une entreprise peut avoir besoin d’un crédit de trésorerie pour faire face à un besoin ponctuel ou récurrent. Comment un dirigeant peut-il s’assurer que son banquier lui accordera ce crédit bancaire à court terme, qui couvre des besoins résiduels de trésorerie pour une durée déterminée ? « Lorsque l’on demande un crédit de trésorerie, il faut toujours étayer un dossier, expliquer la demande auprès de son banquier et justifier le poste que l’on va couvrir », assure Bernard Cohen-Hadad, entrepreneur et président du think-tank Étienne Marcel. Le dirigeant doit identifier clairement son besoin, chiffrer le montant demandé et la durée souhaitée.
Le crédit de trésorerie peut prendre la forme d’une autorisation de découvert ou d’une facilité de caisse qui est plus ponctuelle, concerne un certain nombre de jours dans le mois, et a un taux plus élevé.
L’expert-comptable peut attester de la bonne santé de l’entreprise
Il importe de bien préparer en amont la rencontre avec son banquier en rassemblant les documents comptables nécessaires. « Il faut fournir, dans la mesure du possible, l’ensemble des éléments matériels voire immatériels qui peuvent étayer la demande, présenter un faisceau d’indices qui montrent que la demande n’est pas due à un problème structurel de santé de l’entreprise : c’est cela l’enjeu », ajoute Bernard Cohen-Hadad. Car un banquier ne soutiendrait pas une entreprise via un crédit de trésorerie si elle était en difficulté permanente, pour des raisons de garanties prudentielles.
« C’est encore mieux d’appeler également son expert-comptable, qui peut faire une situation intermédiaire allégée de l’entreprise, à date, sur les six derniers mois par exemple, pour attester de la bonne santé de l’entreprise. Cela est un élément déterminant pour rassurer le banquier. Évoquer aussi la stabilité de sa situation financière personnelle et familiale est toujours un plus », ajoute Bernard Cohen-Hadad.
Ne jamais mentir au banquier
Pendant l’entretien, pour négocier au mieux, il importe d’être le plus informatif et le plus transparent possible. « Il ne faut jamais mentir au banquier, et ne pas travestir la situation de l’entreprise », met en garde Bernard Cohen-Hadad. Si le dirigeant maintient une relation de confiance avec le banquier, celui-ci jouera le jeu lorsqu’il y aura un autre besoin de financement.
« Au cours de l’année du bénéfice de cette autorisation de trésorerie, il ne faut pas hésiter à garder contact avec le banquier pour le prévenir de l’utilisation de l’enveloppe et lui montrer ainsi que cette capacité est bien gérée », ajoute Bernard Cohen-Hadad.
Car le banquier est en droit de remettre en cause et de supprimer l’autorisation de découvert à la date d’échéance, s’il ne juge pas utile de la maintenir, ou même de la dénoncer par lettre recommandée.