Pour emporter l’adhésion et rassurer, mieux vaut soigner la manière dont vous annoncerez et expliquerez votre opération de transmission d’entreprise à vos proches, vos salariés ou autres parties intéressées au projet.
Si passer les rênes d’une entreprise implique de se poser de nombreuses questions techniques, juridiques ou fiscales par exemple, celle de la communication autour de ce projet est aussi clef. De nombreuses personnes ou entités doivent tôt ou tard en avoir connaissance et la manière de les en informer peut être décisive pour emporter l’adhésion et limiter les risques que l’opération n’échoue.
Proches et associés en premier lieu
Les proches et associés du cédant constituent un premier cercle qu’il est préférable de renseigner tôt, dès que l’intention de transmission est arrêtée. Ils sont en effet directement concernés par le projet et ses conséquences patrimoniales, voire impliqués dans l’entreprise. La crainte de susciter des tensions, notamment quand il s’agit d’une entreprise familiale, peut amener le dirigeant à redouter ces discussions. Mais mieux vaut pourtant communiquer sur chaque étape du projet, en dosant les informations transmises en fonction de l’implication des personnes.
Une question d’équilibre
Tout est aussi une question d’équilibre s’agissant de la manière de communiquer sur l’entreprise lorsqu’il faut chercher des repreneurs. Il faut leur en dire assez pour susciter leur intérêt mais pas trop pour éviter que des informations clefs ne soient diffusées. Si la signature d’accord de confidentialité est un préalable à l’entrée dans des discussions plus approfondies, beaucoup conseillent au chef d’entreprise de faire appel à un intermédiaire qui filtrera les échanges avec les candidats.
Obligations légales
L’enjeu principal de la communication auprès des salariés et des partenaires est de rassurer sur les conséquences de la transmission d’entreprise afin de maximiser les chances de réussite de l’opération. « Pour une communication efficace sur la cession d’une entreprise, il est crucial de respecter le droit du travail et les réglementations en vigueur », rappelle d’abord l’association Cédants et repreneurs d’affaires (CRA). Depuis 2014, les salariés de TPE et PME bénéficient en effet d’un droit d’information préalable à la vente de leur entreprise. Cette information doit être faite dans les deux mois avant la cession pour les structures de moins de 50 salariés et au plus tard au moment de l’information du conseil social et économique (CSE) dans les entreprises de moins de 250 salariés. Elle pourrait être remise en cause par la loi de simplification de la vie économique en cours de discussion.
Répondre aux inquiétudes
Dans tous les cas, il peut être utile d’échanger relativement en amont du projet de transmission d’entreprise avec les managers ou quelques salariés clefs de la structure. Une fois la phase de préparation de la cession lancée, une communication auprès de l’ensemble des salariés pour expliquer les raisons du projet et ses implications est l’occasion de couper court aux éventuelles rumeurs et inquiétudes. « La communication doit être honnête, transparente, mettant en avant les avantages pour tous », recommande CRA. Une fois les négociations finalisées, la communication sera aussi clef pour le cédant souhaitant naturellement partir sur une bonne note. Elle doit permettre de présenter ce changement de propriétaire comme une opportunité, de remercier les collaborateurs et d’introduire la personne qui prendra sa suite.
Pour que les choses se passent au mieux, un temps peut être pris pour rencontrer ensemble les partenaires clefs de l’entreprise afin de faciliter la transition. Charge ensuite au repreneur de convaincre et réussir à embarquer l’ensemble des parties prenantes dans son projet. Là encore, le soin apporté à la communication et à l’écoute des équipes ne pourra que faciliter sa mise en œuvre.
