L’entretien professionnel devient l’entretien de parcours professionnel

La loi du 24 octobre 2025 réforme l’entretien professionnel en modifiant sa périodicité et en enrichissant son contenu.

Par Jessica Berthereau, Accroche-press’ pour France Défi
Publié le jeudi 18 décembre 2025 à 13h37 | Lecture 3 minutes
L’entretien porte également sur la situation et le parcours professionnels du salarié, en lien avec les évolutions des métiers et les perspectives d’emploi au sein de l’organisation. (Stock.adobe.com @Balša)

La loi n°2025-989 du 24 octobre 2025 transpose trois accords nationaux interprofessionnels, dont celui du 25 juin 2025 consacré aux transitions et aux reconversions professionnelles. Dans ce cadre, l’entretien professionnel évolue pour devenir l’entretien de parcours professionnel. Sa périodicité est modifiée et son contenu élargi afin d’en faire un véritable levier de gestion de carrière pour le salarié et un outil de pilotage des compétences pour l’entreprise.

L’application de cette réforme de l’entretien professionnel est immédiate, sauf pour les entreprises ou branches couvertes par un accord collectif comportant des dispositions relatives à cet entretien. Les partenaires sociaux ont alors jusqu’au 1er octobre 2026 pour mettre ces accords en conformité.

Cinq thématiques à couvrir

Le nouvel entretien de parcours professionnel, qui se distingue de l’entretien d’évaluation, doit désormais couvrir cinq thématiques précisées à l’article L.6315-1 du code du travail. Il s’agit d’abord d’évaluer les compétences du salarié, les qualifications qu’il mobilise dans son poste actuel et leur évolution possible au regard des transformations de l’entreprise. L’entretien porte également sur la situation et le parcours professionnels du salarié, en lien avec les évolutions des métiers et les perspectives d’emploi au sein de l’organisation.

Doivent en outre être examinés ses besoins en formation, ses aspirations d’évolution professionnelle (reconversion interne ou externe, projet de transition professionnelle, bilan de compétences, VAE) ainsi que l’utilisation de son compte personnel de formation.

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Dans le cas des entretiens ayant lieu dans les deux années précédant le soixantième anniversaire du salarié, les conditions de maintien dans l’emploi et les possibilités d’aménagements de fin de carrière (passage au temps partiel, retraite progressive…) doivent également être abordées.

Au minimum tous les quatre ans

Le premier entretien de parcours professionnel doit désormais être organisé au cours de la première année suivant l’embauche du salarié. Par la suite, si ce dernier demeure dans la même entreprise, l’entretien a lieu tous les quatre ans, contre deux ans auparavant pour l’entretien professionnel. Cette périodicité peut être réduite par un accord collectif de branche ou d’entreprise mais ne peut en aucun cas être allongée.

Formation et progression interne

Tous les huit ans, un entretien de parcours professionnel doit permettre d’établir un état des lieux récapitulatif du parcours professionnel du salarié. Il s’agit de vérifier si celui-ci a bénéficié d’au moins une action de formation, acquis des éléments de certification par la formation ou par une VAE et connu une progression salariale ou professionnelle. Les entreprises de plus de 50 salariés peuvent être sanctionnées par un abondement correctif sur le CPF du salarié qui n’aurait pas bénéficié de cet entretien bilan ou d’au moins une formation.

Quelques entretiens spécifiques en plus

À cette périodicité s’ajoutent plusieurs entretiens spécifiques. Un entretien de parcours professionnel doit ainsi être organisé dans les deux mois suivant la visite médicale de mi-carrière, ainsi qu’au retour de certains congés ou périodes particulières : congé maternité, parental, d’adoption, de proche aidant ou sabbatique, période de mobilité volontaire sécurisée, activité à temps partiel, arrêt longue maladie ou encore à l’issue d’un mandat syndical. Cette dernière obligation ne s’applique toutefois pas si le salarié a déjà bénéficié d’un entretien de parcours professionnel au cours des douze mois précédant sa reprise d’activité.