La sédentarité, définie comme une situation d’éveil en position assise ou allongée, est un véritable problème de santé publique. Les Français passent en moyenne sept heures assis chaque jour, 37 % dépassant même les huit heures quotidiennes. Or, les temps de sédentarité prolongés augmentent le risque de développer certaines maladies chroniques telles que le diabète de type 2, l’obésité, les maladies cardiovasculaires, certaines pathologies respiratoires ou ostéoarticulaires, ainsi que certains cancers.
Il ne suffit pas de respecter les recommandations en matière d’activité physique pour limiter l’impact de la sédentarité sur la santé. L’important est de fractionner régulièrement les périodes prolongées en position assise. L’Anses, qui vient de réviser ses recommandations en la matière, conseille désormais de rompre la sédentarité toutes les 30 minutes par cinq minutes de marche d’intensité faible à modérée (3 à 6 km/h).
Obligation de sécurité
Chez les adultes, qui travaillent à 76 % dans le secteur tertiaire, c’est la sphère professionnelle qui est le principal vecteur des postures sédentaires, souligne l’Institut national de recherche et de sécurité (INRS) dans une brochure. De nombreux salariés sont exposés « à des périodes prolongées et ininterrompues de postures sédentaires. Leur prise en compte par les entreprises est primordiale », appuie l’INRS. Dans le cadre de son obligation de sécurité, l’employeur doit ainsi évaluer les risques liés à la sédentarité dans le cadre du Duerp et engager des mesures de prévention.
Les actions de prévention peuvent porter sur l’organisation générale de l’activité de l’entreprise, de manière à inciter les salariés « à alterner les tâches réalisées en postures sédentaires avec d’autres tâches permettant de se lever ou de se déplacer », recommande l’INRS. On peut par exemple encourager les salariés à effectuer leurs temps d’échanges téléphoniques en marchant, à se déplacer pour échanger directement avec leurs collègues et à limiter les réunions longues ou à prévoir des pauses si celles-ci dépassent les 30 minutes.
Sensibiliser et informer
L’employeur peut aussi prévoir des actions de sensibilisation et d’information sur les risques liés à la sédentarité. Cela peut « aider à combattre l’idée, socialement ancrée, que la posture assise est nécessairement la posture à adopter dans de nombreuses activités », souligne l’INRS. Cette sensibilisation peut aussi encourager les salariés à intégrer des pauses actives toutes les 30 minutes. Les études scientifiques analysées par l’Anses dans le cadre de la révision de ses recommandations suggèrent qu’une rupture de sédentarité par de la marche quelle qu’en soit l’intensité est associée à une amélioration des marqueurs cognitifs (temps de réaction, humeur, fatigue perçue) et neuropsychologiques.
S’équiper en mobilier actif
Les entreprises peuvent aussi lutter contre la sédentarité en installant du mobilier actif : bureaux assis-debout, swiss ball, tapis roulants sous les bureaux… Cette mesure est la plus efficace pour réduire le temps passé assis, d’après Santé publique France. Équiper les travailleurs de bureaux assis-debout permet par ailleurs d’améliorer la productivité, d’après les travaux menés par le chercheur Cédrick Bonnet, spécialiste dans l’influence des positions du corps sur le comportement, la cognition et le cerveau à l’université de Lille. « La meilleure dynamique posturale à adopter pour optimiser les performances et la productivité est d’alterner fréquemment les positions du corps, en les maintenant chacune de 15 à 30 ou 45 minutes », résume-t-il dans un article publié sur The Conversation.