Les PME visant le statut d’ETI ont jusqu’au 10 octobre pour postuler à la sixième promotion du programme ETIncelles.
« Le développement des ETI repose largement sur la capacité des PME à croître. Il est donc essentiel d’encourager et d’accompagner les PME en forte croissance pour qu’elles franchissent le cap et deviennent des ETI. » C’est la conclusion d’une note de France stratégie analysant la place des entreprises de taille intermédiaire (ETI) dans l’économie française au cours des 30 dernières années.
Conscient de cet enjeu, le gouvernement a lancé en 2023 le programme ETIncelles, dont la sixième promotion est en cours de recrutement jusqu’au 10 octobre 2025. Il s’adresse aux PME en croissance, avec l’objectif de les aider à franchir le seuil des ETI (1).
Une candidature en ligne
Les PME intéressées doivent candidater en ligne et répondre aux critères suivants : connaître une forte croissance au cours des deux dernières années, compter entre 60 et 220 salariés, être présente ou avoir la volonté de se développer sur les marchés à l’international et consacrer une part significative des dépenses à la recherche et au développement. La sélection tient aussi compte de la répartition des entreprises sur le territoire français et des engagements de ces dernières en matière de parité et de RSE. Chaque promotion compte une cinquantaine d’entreprises, le programme ayant déjà accompagné 251 PME.
Un accompagnement de 12 à 18 mois
Les PME sélectionnées sont accompagnées au minimum pendant un an, puis pendant six mois supplémentaires si besoin. Le programme compte trois grands axes. Tout d’abord, un suivi individualisé par un interlocuteur unique afin de fluidifier les échanges avec l’ensemble des services de l’État. Ensuite, la mobilisation d’un réseau de 45 correspondants ETIncelles dans les organismes et administrations publics pour assister les entreprises de la promotion. Enfin, des temps d’échange entre pairs, afin de favoriser les partages d’expérience et de bonnes pratiques, organisés au niveau régional entre les PME du programme.
La France à la traîne
Malgré une forte croissance du nombre d’ETI au cours des trois dernières décennies (+57 % entre 1994 et 2022), leur nombre reste inférieur à celui d’autres pays européens. Selon les données de l’OCDE, qui s’appuie sur une définition juridique et non statistique de l’ETI, la France comptait en 2020 4 882 entreprises de plus de 250 salariés, contre 10 861 en Allemagne et 6 530 au Royaume-Uni en 2018. Entre 1994 et 2022, les ETI françaises ont pris une part croissante dans la valeur ajoutée, de 25 % à 33 %, et dans l’emploi, de 25 % à 31 %, selon France stratégie. Les PME ont suivi le chemin inverse, avec une part dans la valeur ajoutée reculant de 35 % à 29 % et dans l’emploi de 42 % à 35 %.
Ces dernières constituant le principal vivier de futures ETI, il est pleinement justifié que « les pouvoirs publics soutiennent celles qui existent déjà et favorisent l’émergence de nouvelles ETI parmi les PME », jugent les analystes de France stratégie. Étant donné que l’accession au statut d’ETI ne garantit en rien sa pérennité, ces derniers préconisent par ailleurs un « accompagnement spécifique » des nouvelles ETI afin de sécuriser leur trajectoire de croissance et d’éviter qu’elles ne redeviennent des PME.
1. Une ETI est une entreprise qui a entre 250 et 4 999 salariés, et soit un chiffre d’affaires n’excédant pas 1,5 milliard d’euros soit un total de bilan n’excédant pas 2 milliards d’euros (Insee).
