Un réseau d’ambassadeurs se déploie pour aider les PME à franchir le cap de l’intelligence artificielle (IA).
Selon une étude publiée en juin par Bpifrance le Lab, 58 % des dirigeants de PME et d’ETI estiment que l’intelligence artificielle (IA) représente un enjeu pour la pérennité de leur entreprise à moyen terme. Pourtant, cette prise de conscience se traduit encore peu en actions concrètes : 57 % de ces entreprises ne disposent à ce jour d’aucune stratégie en matière d’IA. Pour les accompagner dans cette transition, le gouvernement déploie actuellement un réseau de 300 ambassadeurs dans le cadre du plan Osez l’IA, présenté le 1er juillet par Clara Chappaz, ministre déléguée chargée de l’intelligence artificielle.
Sensibiliser les entreprises au potentiel de l’IA
La mission principale des ambassadeurs IA est de sensibiliser les entreprises au potentiel de l’intelligence artificielle pour améliorer leurs activités. Deux types de profils sont prévus. D’un côté, des ambassadeurs grand public (chefs d’entreprise, artistes, sportifs, etc.) qui partageront leur vision de l’IA dans leur domaine et la manière dont ils s’en sont saisis. De l’autre, des ambassadeurs sectoriels et régionaux, chargés d’intervenir directement auprès des entreprises pour répondre à leurs questions en tenant compte des spécificités locales. Ces derniers sont désignés en coordination avec le réseau France num, les chambres de commerce et d’industrie (CCI), Bpifrance, la French tech et d’autres réseaux territoriaux comme les sous-préfets référents France 2030.
À ce stade, une centaine d’ambassadeurs et ambassadrices ont déjà été désignés. Parmi eux figurent des personnalités issues d’univers variés, comme Jean-Pierre Farandou, PDG de la SNCF, l’artiste Agoria, l’avocate Christiane Féral-Schuhl ou encore Roxanne Varza, directrice de Station F Start-Ups. « Un appel à manifestation d’intérêt est en cours pour poursuivre le recrutement, indique la direction générale des entreprises du ministère de l’Économie et des Finances. Les noms des ambassadeurs et de leur structure sont mis en ligne progressivement sur les sites de l’État en région. »
Un engagement bénévole
L’engagement des ambassadeurs est bénévole. Leur rôle consistera notamment « à renforcer la visibilité et la coordination des actions menées à l’échelle régionale, en identifiant les événements et les rendez-vous sur l’IA qui ont lieu dans leur région et en les référençant dans un agenda public disponible en suivant ce lien », précise le ministère. Les ambassadeurs deviendront ainsi des interlocuteurs privilégiés pour les entreprises souhaitant s’informer sur les modalités d’adoption de l’intelligence artificielle. Les dirigeants intéressés pourront les rencontrer lors de ces événements locaux ou les contacter directement via les sites régionaux de l’État. Par ailleurs, le réseau France num, qui accompagne la transition numérique des TPE et PME, référencera sur son site les ambassadeurs exerçant également en tant qu’« activateurs ».
Les dirigeants volontaires bienvenus
« Les dirigeants de PME peuvent aussi rejoindre le réseau des Ambassadeurs IA s’ils souhaitent contribuer à une dynamique collective de sensibilisation des entreprises à l’IA », souligne le ministère, qui les invite à répondre à l’appel à manifestation d’intérêt ouvert jusqu’au 15 septembre 2025. Cette démarche pourrait particulièrement concerner les 19 % de dirigeants qualifiés d’« innovateurs » dans l’étude de Bpifrance le Lab (contre 28 % d’expérimentateurs, 27 % de sceptiques et 26 % de bloqués) : des chefs d’entreprise à la tête de structures fortement digitalisées, maîtrisant eux-mêmes les concepts avancés de l’IA, formant activement leurs collaborateurs et intégrant cette technologie tant dans leurs processus internes que dans leurs produits.