Les entreprises sont très nombreuses à souffrir de fraudes financières. Selon une étude de Trustpair, 64 % des sociétés françaises ont été victimes d’au moins une tentative de fraude en 2023, en hausse de 28 % par rapport à 2022.
Les montants ont toutefois tendance à se stabiliser, avec un préjudice total estimé à 1,2 milliard d’euros en 2024 (-0,6 % par rapport à 2023) pour l’ensemble des acteurs (entreprises, particuliers et administrations), selon les derniers chiffres de l’Observatoire de la sécurité des moyens de paiement (OSMP). En matière de fraude par manipulation, c’est-à-dire les escroqueries visant à détourner les moyens de paiement, « les techniques de manipulation sont de plus en plus crédibles et sophistiquées », relève l’OSMP.
Le faux RIB, un classique
Parmi les fraudes touchant les entreprises, celle au faux RIB est la plus courante (49 % des entreprises ciblées selon l’étude de Trustpair). Pour ce type d’escroquerie, le fraudeur se fait passer pour un fournisseur en envoyant une facture falsifiée avec ses propres informations bancaires. Généralement, l’escroc s’est renseigné en amont auprès du fournisseur pour obtenir les informations les plus vraisemblables possibles, indique le site Les Clés de la banque. Certains fraudeurs peuvent même infiltrer directement les systèmes informatiques des fournisseurs, rapporte Trustpair.
Pour se prémunir de ce type de fraude, il est recommandé de vérifier les nouvelles coordonnées bancaires auprès de l’interlocuteur habituel, en procédant à un contre-appel. L’OSMP conseille aussi d’adapter les procédures en confiant à des personnes distinctes la saisie et la validation des ordres de paiement. Le déploiement du service de vérification de la cohérence des coordonnées bancaires depuis début octobre 2025 devrait « aider à lutter contre les fraudes par manipulation, notamment celles avec substitution frauduleuse d’Iban », souligne l’OSMP.
Attention aux numéros masqués
L’autre grand type de fraude touchant les entreprises est la fraude au président. Dans ce cas, l’escroc usurpe l’identité d’un haut responsable de l’entreprise ou d’un de ses représentants pour obtenir d’un salarié la réalisation en urgence d’un virement à destination d’un nouveau compte. Se protéger contre ce type de fraude passe principalement par la sensibilisation des collaborateurs, indique le site Les Clés de la banque. Le caractère urgent de la demande et sa confidentialité inhabituelle doivent alerter, ainsi que toute demande réalisée depuis un numéro masqué.
Rappeler le conseiller bancaire
Autre forme de fraude par manipulation touchant les entreprises : la fraude au faux conseiller bancaire ou au faux service… antifraude. Dans ce cas, l’escroc usurpe l’identité du banquier ou du prestataire de services de paiement avec l’objectif de faire valider des opérations frauduleuses ou d’obtenir des informations d’authentification forte. Face à ces manipulations, qui passent généralement par une interaction directe au téléphone ou par messagerie, le mieux est d’interrompre la conversation le plus vite possible et de contacter son conseiller bancaire au numéro habituel.
Un dernier type de fraude signalé par Les Clés de la banque est la fraude au faux client. Les escrocs peuvent tenter une arnaque au trop-perçu, en prétextant avoir envoyé trop d’argent, ou signaler un changement d’adresse pour récupérer une livraison à la place du véritable client. « Les fraudeurs sont très habiles et ciblent particulièrement les nouvelles entreprises qui ont beaucoup à gérer en même temps », alerte le site.