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À chaque besoin, son mode de financement adapté

Publié le mercredi 2 novembre 2016 à 16h49
Par France Défi
Experts & Décideurs Association À chaque besoin, son mode de financement adapté

Outre parfois la difficulté à bien connaître leurs besoins de financement, les associations méconnaissent fréquemment les acteurs du financement, leurs spécificités et les différentes offres qui pourraient répondre aux différentes situations. Avec le guide « Entreprises sociales et solidaires : les solutions de financement », France Active fait le point.

Comprendre la nature du besoin de financement

Les origines et les causes des besoins de financement sont multiples et il peut être complexe de bien les identifier. C’est pourtant une première étape indispensable pour trouver la solution qui réponde à la situation faute de quoi on risque de mettre l’association en réelle difficulté et de la décrédibiliser auprès des financeurs. De fait, les besoins peuvent être de trois natures bien distinctes : les besoins en fonds de roulement (BFR), les charges et les investissements. S’il a un impact immédiat sur la trésorerie, le BFR n’apparaît pas d’emblée dans les comptes. C’est donc le plus difficile à identifier. Pourtant celui-ci a fréquemment une origine structurelle et il convient par conséquent d’en prendre conscience et d’y remédier le plus tôt possible. Plus facilement identifiables, les dépenses courantes de l’association représentent ses charges (salaires et cotisations sociales, loyer, achats de fonctionnement, dépenses de communication, etc.). Elles sont récurrentes. Au contraire, les investissements sont des dépenses ponctuelles même si l’utilisation des biens acquis se fait dans la durée. Ils peuvent être soit corporels – par exemple l’achat de mobilier, de matériel informatique, de voiture, etc. – soit incorporels – achat de logiciels, d’un fonds de commerce, etc.

Pour y répondre justement

Une activité équilibrée doit permettre aux produits (subventions d’exploitation, cotisations et chiffre d’affaires) de couvrir les charges faute de quoi l’association ne peut être pérenne. Sauf exception, on ne pioche pas dans les fonds propres et on ne recourt pas à un prêt pour les couvrir. En cas de déséquilibre, les deux leviers d’action sont donc soit de diminuer les charges, soit d’augmenter les produits. Par contre, d’autres solutions existent pour pallier aux nécessités de financement liées aux investissements et au besoin en fonds de roulement.

– Les fonds propres

Voués à rester durablement dans l’association, les fonds propres sont indispensables à son développement. À l’image du capital d’une entreprise, il peut s’agir d’un apport fait par des tiers. Dans le cas d’une association, ils sont essentiellement issus des excédents générés par son activité. Néanmoins, elle peut également recourir aux dispositifs d’apport associatif et de titres associatifs que des financeurs ou des fonds solidaires proposent.

– Les subventions

Les subventions sont des fonds octroyés par des structures publiques ou parapubliques et qui n’ont pas vocation à être remboursés. Elles sont dites d’investissement lorsqu’elles financent une immobilisation ou dites d’exploitation lorsqu’elles permettent d’assumer les frais de fonctionnement. Dans certains cas, elles peuvent être allouées à une structure pour l’aider à faire face à ses difficultés sans être affectées à un projet particulier : il s’agit alors d’une subvention exceptionnelle.

– Les prêts à court terme

Comme son nom l’indique, un prêt est une avance temporaire qui doit être remboursée à plus ou moins longue échéance. Si l’on compare fréquemment les taux que proposent les différents établissements de crédits, d’autres caractéristiques sont à prendre en considération : montant, modalités et durée de remboursement, conditions générales, garanties, etc. Tous ces éléments doivent être cohérents avec l’objet du prêt. Pour faire face à un besoin en fonds de roulement, on se tournera vers un prêt à court terme. Suivant que ce besoin est ponctuel ou durable et suivant la nature des créanciers, plusieurs solutions de prêt à court terme sont à disposition :

  • l’autorisation de découvert et la facilité de caisse : leur durée et leur montant sont négociables avec l’établissement bancaire ;
  • la mobilisation et la cession de créances : la banque avance l’argent qui est dû à l’association par un créancier fiable et solide. Le « Dailly » en est la forme la plus connue et utilisée mais les associations peuvent également recourir à l’escompte et à l’affacturage.

Lorsque l’association est en attente du versement d’une créance par un client, on recourt généralement à un escompte. L’établissement bancaire met alors à disposition de l’association un montant d’argent équivalent à celui de la créance (alors dénommée « effet de commerce ») minoré des agios calculés au regard de la durée à couvrir avant le recouvrement. Lorsque c’est le versement d’une subvention qui est attendu, on utilise plus souvent le dispositif issu de la loi Dailly. Il s’agit du transfert de l’association vers la banque du poste client contre l’ouverture d’une ligne de crédit. L’affacturage (également appelé factoring) est une offre totale où l’établissement de crédit, le factor, se charge également du recouvrement de la créance. L’association ne se souciant plus de rien, ce service est plus onéreux ;

  • le crédit de campagne s’adresse aux associations qui ont une activité et des ressources saisonnières. À durée limitée, il permet de financer les charges en attendant l’entrée en caisse des produits.

– Les prêts à moyen et long termes

D’une durée plus longue que les précédents, ils servent à financer les investissements. Outre le crédit classique, on peut recourir :

  • au prêt participatif : dispositif pouvant être proposé par une entreprise ou par l’État et rémunéré à taux fixe (incluant cependant parfois une part variable). Certains, à intérêts limités et offrant un grand différé de remboursement, sont particulièrement adaptés aux associations et sont offerts par des sociétés financières telles la SIFA et l’IDES.
  • au billet à ordre : solution plus fréquemment proposée par des sociétés de gestion, c’est un prêt d’une durée souvent comprise entre 5 et 7 ans et remboursable à cette échéance.

– Le financement locatif

L’association utilise alors un bien dont elle n’est pas propriétaire mais locataire. Il existe trois financements de ce type :

  • la location classique mais de longue durée qui peut aussi comprendre des services complémentaires tel que l’entretien ou l’assurance ;
  • la location avec option d’achat où l’association peut acquérir le bien à la fin du contrat pour un montant plus faible. Le contrat est résiliable annuellement à la date anniversaire ;
  • le crédit-bail est similaire mais le contrat a une durée déterminée et, sauf accord exprès, ne peut être résilié avant terme.

En savoir plus

http://www.franceactive.org