Bpifrance a lancé de nouveaux prêts d’honneur pour les entrepreneurs en partenariat avec les réseaux d’accompagnement à la création et à la reprise d’entreprise.
La crise sanitaire n’arrête pas les entrepreneurs. Elle peut même receler des opportunités pour certains porteurs de projets ou accélérer leur lancement. Selon l’Insee, le nombre de créations d’entreprises a ainsi augmenté de 4 % en 2020 par rapport à 2019, une évolution portée surtout par les micro-entrepreneurs.
Mais le contexte actuel et l’incertitude qui pèse sur les perspectives économiques futures peuvent tout de même freiner la mise en œuvre des projets. Cela complique, par exemple, le bouclage des plans de financement de ceux qui ne disposent pas d’un apport conséquent et doivent faire appel aux banques.
En temps normal, ils peuvent déjà se tourner vers les prêts d’honneur proposés par différents réseaux d’accompagnement (Initiative France, France Active, Réseau Entreprendre ou Adie). Ces prêts à taux zéro accordé au porteur de projet à titre personnel permettent de renforcer les fonds propres de l’entreprise, d’améliorer la crédibilité du projet et jouent ainsi un effet de levier pour l’obtention de prêts bancaires. Ils sont aujourd’hui renforcés par différents dispositifs lancés récemment par Bpifrance « pour accroître les moyens financiers dédiés aux créateurs/repreneurs d’entreprise ».
Deux nouveaux prêts d’honneur proposés par Bpifrance
Le prêt d’honneur Création-Reprise cible les porteurs de projets déjà soutenus par les réseaux d’accompagnement. Il s’agit d’un prêt accordé sans garantie, dont le montant peut aller de 1000 € à 80 000 €, sur une durée d’un à sept ans, avec un différé d’amortissement possible jusqu’à 18 mois. Il complète le ou les prêts d’honneur déjà accordés par les réseaux d’accompagnement, qui sont les interlocuteurs à contacter pour en bénéficier.
Un prêt d’honneur Renfort est également proposé pour soutenir les créateurs et repreneurs de jeunes entreprises de moins de cinq ans, ayant déjà été accompagnés et financés par l’un de ces réseaux. Il vise à consolider leurs quasi-fonds propres à travers un prêt sans garantie, de 1 000 € à 30 000 €, accordé pour une durée de un à sept ans, avec un différé d’amortissement modulable entre 0 et 24 mois. De quoi permettre selon Bpifrance, « de sécuriser les ressources nécessaires à l’activité de ces jeunes entreprises ». Ce prêt s’accompagne obligatoirement d’un cofinancement bancaire d’un montant au moins égal. Là encore les réseaux d’accompagnement sont chargés du déploiement de ce dispositif.
Le prêt d’honneur Solidaire est renforcé
Bpifrance prévoit de consacrer 150 millions d’euros au prêt d’honneur Création-Reprise en 2021 et 85 millions d’euros pour le prêt d’honneur Renfort. L’institution a également lancé en juillet dernier un prêt d’honneur Solidaire dédié aux personnes en situation de fragilité face à l’emploi. Autrefois financé par la Caisse des dépôts, ce dispositif voit son budget passer de 20 à 50 millions d’euros par an. Il s’adresse aux personnes ayant créé ou repris une entreprise depuis moins de trois ans, demandeur d’emploi non indemnisé ou bénéficiaire de l’allocation d’aide au retour à l’emploi, licencié d’une entreprise en procédure collective ou encore bénéficiaire du RSA par exemple.
La liste des situations offrant l’éligibilité à ce prêt d’honneur Solidaire est disponible sur la page dédiée de Bpifrance. Sans garantie, il peut aller de 1 000 à 8 000 €, et est accordé pour un à cinq ans, avec un possible différé d’amortissement jusqu’à 18 mois. Pour en bénéficier, le porteur de projet doit être accompagné par l’opérateur désigné par sa région et obtenir un prêt bancaire complémentaire d’un montant au moins égal et d’une durée de remboursement au moins équivalente.