Le Diag Biodiversité permet aux PME d’analyser la dépendance de leur activité aux biens et services produits par la nature ainsi que leurs impacts sur la biodiversité.
Plus de la moitié du PIB mondial dépend, de manière modérée ou élevée, de la nature et des services écosystémiques, selon les estimations du Forum économique mondial. De nombreuses activités économiques risquent donc d’être affectées par les pertes de biodiversité, dont le rythme actuel est inédit depuis plusieurs millions d’années.
Pour accompagner les PME souhaitant s’emparer de ces enjeux, Bpifrance et l’Office français de la biodiversité (OFB) viennent de lancer le Diag Biodiversité. Construit sur le modèle des autres diagnostics subventionnés par Bpifrance, ce dispositif permet à une entreprise d’évaluer son niveau de dépendance aux services écosystémiques ainsi que ses impacts directs et indirects sur la biodiversité.
Une démarche volontaire
Cette initiative intervient alors que le champ d’application de la directive européenne sur le reporting de durabilité (CSRD) a été réduit, rendant cette démarche désormais volontaire pour les PME (voluntary reporting standard for SMEs). « Il est intéressant de voir que Bpifrance se positionne pour accompagner celles qui veulent néanmoins se pencher sur ces problématiques, pour assurer la pérennité de leur modèle d’affaires ou par pure conviction », observe Héloïse Wirsen, responsable du pôle RSE et durabilité chez Sofico, membre de France Défi. « Le Diag Biodiversité complète le Diag Décarbon’action, centré sur la décarbonation de l’entreprise, poursuit cette experte. Il a également un périmètre plus large, le changement climatique n’étant que l’un des cinq principaux facteurs impactant la biodiversité. »
Un expert agréé mandaté
Pour bénéficier du Diag Biodiversité, l’entreprise doit répondre à la définition européenne de la PME et justifier d’au moins un an d’existence. Le diagnostic est réalisé par un expert agréé par Bpifrance et l’OFB. Ce dernier se rend dans l’entreprise, sensibilise les équipes et réalise une analyse de matérialité spécifique à la biodiversité de l’activité de l’entreprise.
Nous pouvons ensuite accompagner nos clients à la suite du Diag pour les aider à exécuter leur plan en chiffrant les actions concrètes.
Au terme de sa mission de 10 jours répartis sur 3 à 6 mois, il fournit un rapport de restitution complet de l’étude et un plan d’action pour préserver la biodiversité et réduire les dépendances de l’entreprise. L’aide de Bpifrance prend la forme d’une subvention représentant 40 % du coût du diagnostic, avec un reste à charge de 6 000 euros HT.
Une approche pertinente
Pour une société très dépendante des ressources naturelles et des services écosystémiques, par exemple dans les secteurs du BTP, du tourisme, de la cosmétologie ou de l’agriculture/agroalimentaire, il peut être pertinent de prioriser les enjeux liés à la biodiversité. « En tant que tiers de confiance et habitués à structurer l’information extra-financière, c’est le rôle des experts-comptables d’alerter leurs clients sur les enjeux sociaux, de gouvernance et environnementaux, incluant les risques physiques et réglementaires liés à la biodiversité, ainsi que sur les opportunités de renforcer leur modèle d’affaires et de se différencier à long terme », souligne Héloïse Wirsen. « Nous pouvons ensuite accompagner nos clients à la suite du Diag pour les aider à exécuter leur plan en chiffrant les actions concrètes, en identifiant les financements et en intégrant la biodiversité dans une démarche de performance globale ESG », conclut-elle.
