Trouver votre expert comptable

Levée de fonds : les 5 erreurs à éviter

Publié le lundi 14 mars 2016 à 00h51
Par Anne-Claire Ordas, Accroche-press' pour France Défi avec Le Parisien Économie
Experts & Décideurs Stratégie d’entreprise Financement Levée de fonds : les 5 erreurs à éviter

Quand il s’agit de lancer une entreprise ou d’accélérer sa croissance, faire une levée de fonds  auprès d’investisseurs peut s’avérer nécessaire… A condition d’éviter les écueils !
Voici cinq erreurs majeures à éviter :

Erreur n°1 : se tromper de timing pour sa levée de fonds

Une levée de fonds prend plusieurs mois, la question du timing est cruciale. Le premier principe est de ne pas solliciter ses potentiels investisseurs trop tôt. « Souvent, l’inventeur sous-évalue la durée de visibilité de son business plan », observe Patrick Maupard, dirigeant du cabinet Maupard Fiduciaire, membre du groupement France Défi. « Parfois l’entrepreneur a un produit innovant mais le marché n’est pas prêt et il faut compter encore du temps avant que le produit soit reconnu. »

Au contraire s’il se réveille trop tard, l’entrepreneur risque d’avoir le couteau sous la gorge pour négocier. L’idéal est, selon Xavier Zeitoun, cofondateur de la start-up Zenchef, anciennement 1001 menus, qui a réussi trois levées de fonds de 7,4 millions d’euros au total, de créer un lien bien en amont avec de potentiels investisseurs. « C’est à la création qu’il faut essayer de se faire connaître d’un maximum de personnes, lorsqu’on n’a pas encore besoin d’eux », conseille-t-il.

Erreur n°2 : agir seul

Quelle que soit son expérience mais plus encore pour une première fois, il est indispensable de se faire accompagner. « Il vaut mieux dépenser quelques milliers d’euros pour un expert, le plus technique et le plus professionnel possible », recommande Jean-Christophe Laflotte, président de LOSSER & Associés, membre du groupement France Défi. Un expert-comptable ou un avocat spécialisé peuvent seuls guider l’entrepreneur dans les méandres de la levée de fonds, du choix des investisseurs à cibler aux détails de la négociation. « Leur rôle est d’expliquer les règles du jeu », souligne Jean-Christophe Laflotte. « Généralement le chef d’entreprise pense que la négociation va porter d’abord sur la valorisation de l’entreprise mais d’autres clauses sont tout aussi importantes », renchérit Xavier Zeitoun.
Et si l’accompagnement est primordial, former une équipe est également important. « Aucun fonds d’investissement ne mettra dix millions d’euros sur un entrepreneur seul, même si son idée est excellente », remarque Patrick Maupard.

Erreur n°3 : bâcler sa présentation

« La première fois, on voudrait envoyer à ses cibles un business plan comme on nous a appris à le faire à l’école », sourit Xavier Zeitoun, soit cinquante pages de données, fouillées et argumentées. Mais, rappelle le cofondateur de Zenchef, une à deux pages suffisent pour susciter l’envie d’un premier contact. Ce n’est qu’une fois le rendez-vous pris qu’il est temps de préparer une présentation plus étoffée et un business plan financier. Autre détail d’importance au moment du « road show », le tour des investisseurs : inutile de survaloriser sa société ou de gonfler le prévisionnel des ventes. Mieux vaut se montrer le plus objectif possible sur ses forces et faiblesses. « Attention aussi à ne pas faire reposer la viabilité du projet sur des points de réglementation appelés à évoluer, comme un abattement fiscal par exemple », avertit Patrick Maupard, car ces dispositions peuvent être supprimées du jour au lendemain.

Erreur n°4 : laisser filer le temps

Quand le processus est enclenché, il ne s’agit pas de laisser courir. Au contraire, l’entrepreneur doit relancer les investisseurs, préciser les points en suspens… exactement comme un commercial avec des clients potentiels. Et ne pas se démoraliser. « Seule une petite partie des investisseurs rencontrés vont dire oui, il ne faut pas le prendre personnellement ! » rappelle Xavier Zeitoun.

Erreur n°5 : et après ?

Quand un accord est trouvé, reste à vivre ensemble. C’est-à-dire communiquer et partager le maximum d’informations, les bonnes comme les mauvaises nouvelles. « C’est de cette façon que l’investisseur pourra se positionner comme quelqu’un qui peut aider », souligne Xavier Zeitoun. Par exemple si après la levée de fonds, l’entreprise n’a pas atteint les objectifs de chiffres d’affaires estimés, en parler peut sembler difficile. « Mais un investisseur, lui, connaît ce genre de cas par cœur », nuance Xavier Zeitoun. Tous les mois, il faut faire le point. Et si une bonne ou une mauvaise surprise survient, la transmettre : cette transparence encouragera l’investisseur à s’impliquer.

Savoir plus

Le blog d’un entrepreneur de Xavier Zeitoun : xavierzeitoun.com

Le site Maupard Fiduciaire