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L’éco-responsabilité, un levier de croissance

Publié le mardi 9 juin 2015 à 07h21
Par Céline Tridon, Accroche-press' pour France Défi
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Être éco-responsable ne signifie pas seulement respecter l’environnement. L’éco-responsabilité est  une démarche qui touche l’ensemble des process d’une entreprise et qui, même à petite échelle, peut se révéler payante. Elle n’est pas réservée qu’aux grands groupes ni aux entreprises industrielles. Même une entreprise de service peut, à son échelle, contribuer à réduire son empreinte carbone, par exemple. À travers toutes les strates de son organisation, elle va prendre soin d’agir selon des critères environnementaux, responsables, éthiques. « L’éco-responsabilité peut s’appliquer à tout type d’entreprise. Mais pour qu’elle ait toutes les chances de réussir, elle dépend de la conviction d’un homme : le dirigeant. De plus, pour être valable, l’éco-responsabilité doit être intégrée dans la stratégie globale de l’entreprise », développe Christian Rotureau, expert-comptable commissaire aux comptes au sein du cabinet AEC à Sarlat (Dordogne), et membre de France Défi.

L’éco-responsabilité, un bon moyen de réduire ses factures

Le cabinet AEC a commencé à appliquer cette politique à son propre cabinet en 2007. Il a notamment développé la dématérialisation en interne. D’abord dans ses activités d’audit et d’expertise comptable, puis dans ses activités juridiques et sociales. « Très rapidement le cabinet a réduit sa consommation de papier de 50 %, en instituant un seul photocopieur pour tout le cabinet, un scanner dans chaque bureau et un paramétrage des impressions en recto verso par défaut », énumère Christian Rotureau. Avec moins de papier, le cabinet fait un geste en faveur de la planète et des économies de temps et d’argent.

De manière générale, l’éco-responsabilité passe par l’adoption de bonnes habitudes : mettre en veille tous les appareils à la fin de la journée, privilégier les équipements basse consommation, programmer le chauffage. En apparence, ces gestes paraissent anodins. Mais mis bout à bout, ils permettent à l’entreprise de réaliser des économies appréciables. Au-delà des initiatives adoptées par le cabinet AEC, il est possible d’agir sur d’autres sources de consommation, comme le carburant par exemple. Cette ressource onéreuse peut être économisée en organisant un service de covoiturage en interne, en privilégiant les réunions en visioconférences… ou en se dotant de véhicules électriques.

Sensibiliser ses collaborateurs

L’éco-responsabilité devient alors l’affaire de tous. C’est pourquoi, pour que la démarche soit la plus efficace possible, il est nécessaire de savoir mobiliser ses équipes. Au dirigeant de présenter les nouvelles initiatives et d’en expliquer les retours attendus. Il peut ainsi organiser des sessions de formation, sur l’éco-conduite ou les réflexes à prendre en matière de gestion des déchets, des ateliers thématiques ou des débats réguliers. Les collaborateurs seront incités à prendre part aux efforts collectifs et à voir de manière concrète les résultats. Une charte interne des bonnes pratiques permet également de réunir et de fédérer toutes les prérogatives éco-responsables.

Se démarquer de ses concurrents

L’entreprise qui s’attache à respecter la planète se dote d’une nouvelle image qu’elle peut utiliser auprès de ses collaborateurs, mais aussi auprès de ses clients et autres partenaires. Par exemple, en instaurant une politique d’achats responsables (écologiques, équitables, éthiques) et en sollicitant des fournisseurs « verts », elle donne une autre dimension à ses services, et peut prétendre à un éco-label ou à une certification ISO. « De même, l’entreprise peut aussi opter pour des circuits courts et favoriser les démarches locales, ajoute Christian Rotureau. Quelle que soit la démarche choisie, il faut par contre qu’elle sache communiquer dessus. » En effet, grâce à cette différenciation, l’entreprise se démarque de ses concurrents et peut remporter de nouveaux contrats. À condition de mettre en avant cet atout, sans pour autant sombrer dans le greenwashing. Pour éviter cet écueil, l’agence environnementale Ademe a créé un site dédié à la communication « responsable » : http://antigreenwashing.ademe.fr/. Tous les outils pour communiquer vert, sans tomber dans le rouge, y sont réunis.

NOTRE CONSEIL POUR ALLER PLUS LOIN

Le climat social de l’entreprise est un élément indispensable de la politique d’éco-responsabilité. Politique de formation, lutte contre la précarité et les discriminations, mais aussi sensibilisation aux risques psychosociaux et bonne gestion du stress : en se préoccupant des conditions de travail, l’entreprise améliore son propre environnement. « Sur ce point, il s’agit de conjuguer l’efficacité économique de l’entreprise et le bien-être des salariés. Être éco-responsable, c’est aussi avoir un comportement loyal envers toutes les parties prenantes », souligne Christian Rotureau. Il est donc important également d’étudier le lieu de travail en lui-même, pour diminuer le risque d’accidents ou d’arrêts maladie (bureaux ergonomiques pour réduire les troubles musculosquelettiques, utilisation de produits non nocifs pour l’homme, etc.). Ainsi, les absences seront moins nombreuses et la productivité renforcée. Deux atouts pour la croissance de l’entreprise.