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Deux-roues électriques : quelles précautions face au risque incendie ?

Publié le lundi 1 septembre 2025 à 11h06
Par Marion Perrier, Accroche-press’ pour France Défi
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Un aménagement adapté et la sensibilisation des utilisateurs permettent de maîtriser le risque incendie.

Début juin, un incendie impliquant une trottinette électrique a ravagé un immeuble de Reims et fait quatre victimes. Si de tels événements sont plutôt rares, ils mettent en lumière un risque incendie associé aux batteries lithium-ion qui équipent notamment les trottinettes et vélos à assistance électrique. Alors que les mobilités douces sont encouragées et que de nombreuses entreprises souhaitent faciliter leur adoption par leurs collaborateurs en s’équipant de flottes ou en aménageant des espaces de stationnement, quelques mesures de précaution s’imposent.

Emballement thermique

Le risque incendie découle d’une relation en chaîne, appelée emballement thermique, auxquelles les batteries peuvent être sujettes dans certaines circonstances, ainsi que de la puissance et de la rapidité de propagation des feux qui y sont associés. « Une batterie ne prend pas feu comme ça spontanément », rassure Jocelyn Loumeto de la Fédération des professionnels de la micromobilité.

Le problème vient souvent de l’électronique supposé contrôler la batterie et empêcher, par exemple, sa surcharge. « Sur les batteries d’entrée de gamme, il peut être de mauvaise qualité », souligne-t-il pointant un risque surtout lié aux appareils achetés directement sur des plateformes asiatiques. « Dans les cas où une batterie est bien à l’origine d’un incendie on constate souvent que celle-ci a été bidouillée par des personnes qui cherchent par exemple à augmenter la puissance de leur vélo sans mesurer les conséquences en termes de protection de la batterie ».

Des bonnes pratiques à mettre en place

Pour limiter les risques, la première des préventions consiste donc à sensibiliser les collaborateurs aux bons usages, à commencer par faire régulièrement contrôler sa batterie par un professionnel, ne pas la bricoler soi-même et souscrire une assurance dédiée. De la même manière, une batterie qui a subi un choc, et même si elle semble fonctionner, ne doit pas être mise en charge avant d’être révisée.

 

Les bonnes pratiques de charge doivent aussi être rappelées. Pour éviter la surcharge, les batteries ne doivent pas être branchées toute une journée ou une nuit. C’est la raison pour laquelle la mise à disposition de bornes dans les espaces de stationnement proposés par l’entreprise n’est pas toujours une bonne idée. « À moins qu’il n’y ait du passage et une surveillance régulière possible ou un système qui permette de couper automatiquement la charge, je ne le recommande pas », explique Jocelyn Loumeto.

Des locaux sécurisés

Les entreprises de location sont dotées de locaux de recharge équipés de cloisons et portes coupe-feu de manière à circonscrire le risque. Ce peut être lourd à aménager pour quelques salariés circulant à vélo ou trottinettes électriques. Mais, « alors que les locaux à vélos classiques des entreprises étaient habituellement peu sécurisés, le risque électrique doit être pris en compte dès lors qu’on aménage des espaces de rangement dédiés aux vélos et trottinettes à assistance électrique », rappelle le spécialiste. Système de détection incendie et matériaux incombustibles peuvent ainsi aider à sécuriser le stationnement de ces engins.