L’économie circulaire se traduit par l’adoption de nouveaux modèles de conception, de production et de consommation générateurs de nombreux bénéfices.
L’économie circulaire consiste à produire des biens et des services de manière durable en limitant la consommation et le gaspillage des ressources et la production des déchets, selon la définition donnée par l’Institut national de l’économie circulaire (Inec). C’est un modèle qui repose sur la création de « boucles de valeur positives » à chaque utilisation ou réutilisation de la matière ou du produit avant sa destruction finale. La circularité, qui se traduit par de nouveaux modèles de conception, de production et de consommation, reste encore minoritaire : l’économie mondiale n’est circulaire qu’à 8,6 % d’après le dernier Circularity Gap Report.
De premières mesures déclinées en 2010
L’économie circulaire a été conceptualisée dans les années 1990-2000, avec notamment le modèle du cradle to cradle (du berceau au berceau) proposé par le chimiste allemand Michael Braungart et l’architecte américain William McDonough. Mais si on adopte une perspective historique, l’économie circulaire est loin d’être un modèle nouveau. « Ce n’est pas l’économie circulaire qui est nouvelle mais bien l’économie linéaire qui est devenue progressivement le modèle économique dominant au XXe siècle », rappelle ainsi Franck Aggeri professeur de management aux Mines Paris dans un article de la revue Entreprises et histoire.
En France, les premières mesures datent du milieu des années 2010, avec le chapitre 4 de la loi relative à la Transition énergétique pour la croissance verte. Dans le cadre du Pacte vert pour l’Europe, la Commission européenne a présenté en 2020 un plan d’action pour une économie circulaire, incluant plus de 30 actions clés (« droit à la réparation », chargeur universel, réduction des emballages, réduction des déchets…). La même année est promulguée en France la loi relative à la lutte contre le gaspillage et à l’économie circulaire.
Économie circulaire : plusieurs modèles économiques possibles
La circularité peut se décliner en différents modèles économiques. Sur la base d’entretiens réalisés auprès d’industriels pionniers, l’Inec a cartographié six modèles économiques : durabilité des ressources (bio-sourcing, réduction de l’exploitation de ressources non renouvelables…), extension de la durée de vie des produits, vente d’un usage plutôt que d’un produit, réemploi des produits, réemploi des composants et des matériaux, optimisation de l’empreinte environnementale à chaque étape de la chaîne de valeur.
L’adoption de modèles économiques circulaires peut générer de nombreux avantages pour les entreprises. Cinq principaux bénéfices ont été identifiés par Emmanuelle Ledoux, directrice générale de l’Inec, dans son ouvrage Pivoter vers une industrie circulaire (Dunod, 2022). Le premier bénéfice est de différencier l’offre grâce à la création de nouvelles propositions de valeur pour les clients. La circularité permet aussi d’optimiser les coûts et de mieux sécuriser les approvisionnements par le biais d’une moindre dépendance aux matières premières primaires.
Par nature, les modèles économiques circulaires permettent également une réduction des empreintes matières et carbone. Le quatrième bénéfice porte sur la création d’emplois locaux puisque l’activité industrielle s’inscrit davantage à proximité des ressources et de la demande. Enfin, le pivot vers des modèles économiques et opérationnels circulaires est de nature à réengager les équipes autour d’un projet porteur de sens.